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Quels sont vos drivers?

Cecilia Bataller



Les drivers, au nombre de cinq, sont des messages que nous transmettons à nos enfants et qui à force de répétition influencent leur comportement. Développé par le psychologue américain Taïbi Kahler, les drivers sont un message interne, reflet de ce qui se passe à l’intérieur d’une personne lorsqu’elle se trouve dans une situation qui provoque chez elle un stress qu'elle ne maîtrise pas facilement.


Mais de quoi parlons-nous exactement ? Comment se concrétise un driver au quotidien ? Quels impacts sur nous ou nos enfants ? On fait le point ici.



Driver « Sois parfait »


« Bravo pour ta note mais je suis sûr que tu peux encore mieux faire »

« – Ca y est pa’, j’ai rangé ma chambre ! – T'es sûr? Je vois encore ton bureau à ranger ».


Voici deux exemples tirés de la vie quotidienne d’un adolescent, deux situations somme toute assez courantes. Pour inciter notre enfant à tirer le meilleur de lui-même, nous avons tendance à pointer ce qu’il reste à faire plutôt que ce qui a été fait, parfois nous dissimulons même notre satisfaction pour que notre enfant fasse mieux la prochaine fois, pour une plus grande autosatisfaction. Nous cherchons à développer la rigueur, le sérieux, la persévérance et l’engagement, ce qui est bien naturel.


Cependant, par l'emploi récurrent de ce type d’injonctions, l’enfant puis l’adolescent qu’il deviendra risque de développer aussi une exigence, parfois excessive, envers soi-même mais aussi envers les autres. L’enfant guidé par ce driver a tendance à être perfectionniste, ne sachant pas savourer le plaisir de la réussite, considérant que ce n’est pas suffisant. Il a peur du jugement, d’échouer et risque d’être intolérant avec ceux qui ne sont pas aussi impliqués que lui. Comme tous les drivers, le « sois parfait » favorise l’émergence d’atouts indéniables pour la vie future mais est contraire aux intérêts de l’enfant s’il est imposé comme une contrainte.


Injonctions associées : « Tu peux mieux faire - C’est bien mais… »



«Fais plaisir»


« Sois gentil, prête tes jouets », « fais un bisou à la dame pour lui dire bonjour » sont des injonctions que nous avons tous entendu, en tant que parent mais aussi en tant qu’enfant. Essentiellement tournées vers l’autre, ces phrases apprennent à l’enfant à être à l’écoute, empathique et altruiste mais ne tiennent pas toujours compte de ses besoins. Lorsque nous demandons à un enfant de finir son repas pour « faire plaisir à papa » ou l’incitons à manger avec « une cuillère pour maman, une autre pour papa », le jeune enfant va se conformer à ce que le parent attend de lui pour ne pas le décevoir, le petit ne cherchant qu’à plaire à ses parents. Par ces pratiques trop récurrentes, nous risquons de déconnecter l’enfant de ses besoins pour se concentrer sur ceux des autres, par peur de décevoir. Avec ce driver tourné vers l’autre, l’enfant n'apprend pas à dire non et a tendance à délaisser ses besoins au profit de ceux des autres. Il peut avoir des difficultés à s’affirmer, pouvant se laisser envahir.


Injonctions associées : «Sois gentil, pense un peu aux autres – fais le pour moi »



«Sois fort»


Qui n’a pas déjà entendu lors d’une chute « C’est pas grave, arrête de pleurer », «Mais enfin, c’est rien, allez sois courageux»? Nous avons tous assisté à des situations durant lesquelles le message « sois fort » était adressé à un enfant, de façon à le rendre résistant. Il est tout à fait naturel de vouloir aider l’enfant à faire face à des situations de stress, à ne pas s’effondrer lors d’une épreuve mais est-ce la bonne manière de s’y prendre? L’enfant grandissant majoritairement avec ce driver pourrait avoir tendance à ne plus être à l’écoute de ses émotions ni de celles des autres car on lui apprend à refouler ce qu’il ressent, à se débrouiller par lui-même, à ne pas demander de l’aide. Adulte, il ne veut pas se montrer vulnérable et délègue difficilement, favorisant le travail individuel, la compétition. Bien sûr, il est ambitieux, persévérant et déterminé mais en tant que ligne de conduite, ce driver est aussi un handicap.


Injonctions associées : « Arrête de te plaindre – il n’y a que les bébés qui pleurent »



«Dépêche-toi»


Petit, l’enfant vit dans l’instant présent et n’a pas la notion du temps. Il peut sembler lent pour l’adulte qui le bouscule et ne respecte pas toujours son rythme « allez dépêche-toi » « c’est trop long». Un enfant à qui l’on demande toujours de faire vite, qui ne peut pas prendre son temps, se révèlera être un adolescent réactif, dynamique, efficace, sachant se mettre en mouvement rapidement, qui respecte les délais impartis mais hâtif dans la prise de décisions par exemple. La rapidité sera privilégiée au détriment de la qualité, l’adulte qu’il deviendra pourra se montrer impatient et avoir tendance à prendre en charge plus qu’il ne peut assumer, se mettant alors beaucoup de pression. Toujours dans l’urgence il aura tendance à tout remettre à la dernière minute, comme la révision des examens.


Injonctions associées : « Vite ! - Arrête de trainer on est en retard ! - Dépêche-toi on t’attend»



«Fais des efforts»


«C'est tout? », «on n’a rien sans rien», «donne toi du mal si tu veux quelque chose» sont des injonctions qui poussent l’enfant à fournir plus d’efforts, nous cherchons à ce qu’il donne le meilleur de lui-même, qu’il soit persévérant et patient, des qualités pour la vie au quotidien. Mais, lorsque ce message s’impose sous forme de contrainte, de manière récurrente, il devient source de stress : un enfant à qui l’on demande de toujours fournir davantage perd l’habitude de se satisfaire de ce qui est simple, du résultat obtenu. Il aura tendance à penser que tout résultat passe par la difficulté, voire la pénibilité, le rendant incapable de profiter des choses simples. Il y a un réel besoin de complexifier les tâches, les relations et les résultats ne sont pas perçus à leur juste valeur.


Injonctions: « Donne toi du mal un peu – si tu ne t’efforces pas davantage tu risques d’être déçu ».



Les drivers sont donc des messages qui, de par leur répétition depuis notre enfance, influencent et orientent notre façon d’être, notre comportement lorsque nous sommes seul ou avec les autres. De façon générale nous avons tous un ou deux drivers dominants et les laissons inconsciemment nous guider dans notre quotidien, considérant que c’est le comportement à adopter pour faire face à une situation stressante, pour progresser, pour évoluer dans notre environnement. Ces messages sont donnés par les parents à leurs enfants et ont un but positif.


Cependant, chaque driver a ses atouts et ses inconvénients, selon les avantages ou les points de progrès que l’on en tire. Ainsi, un driver que nous développons peut nous être bénéfique ou au contraire limitant s'il nous empêche de réfléchir sur notre comportement, en se révélant un automatisme, une pression imposée de l’intérieur. Souvent, la personne ne se donne pas le droit d’explorer une autre option comportementale et reste fidèle aux messages contraignants, aux drivers qui lui viennent de son enfance.


Concrètement, nous avons tendance à transmettre à nos enfants les drivers qui nous animent. Les injonctions que nous leur adressons leur montrent le chemin de comment ils doivent être et ce qu’il faut faire. Elles ont une valeur éducative, mais de par leur répétition, deviennent des croyances qui conditionnent leur comportement plus tard, d’adulte.


Par Cecilia Bataller


 

Vous avez le sentiment que vos drivers influencent l’éducation que vous proposez à vos enfants et aimeriez vous en défaire ? Vous aimeriez trouver des alternatives de communication? N’hésitez pas à me contacter pour voir en quoi et comment je peux vous aider.


Infos et rdv: info@leurpetitmonde.fr

Web: leurpetitmonde.fr

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